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Les séries TV c'est plutôt cool, donc j'en parle. CQFD

[BILAN] J’ai mangé Chuck en 10 jours

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Note: Ne pas hésiter à cliquer sur les liens, les informations données par Imdb et Wikipédia sont très complètes (merci les fans). Vu que c’est un bilan, c’est blindé de spoilers !

Et voila, c’est terminé, en 10 jours, j’ai regardé les 91 épisodes de Chuck, soit 63 heures et 42 minutes. Pas besoin de cliffhangers à chaque épisode pour me maintenir éveillé très tard la nuit, voire parfois très tôt le matin.

J’ai même délaissé certaines séries actuelles que je dévore habituellement pour suivre les aventures de Chuck Bartowski. Je suis un peu chamboulé par ce series finale et cette assimilation rapide d’une série entière que je ne sais pas vraiment comment structurer mon point de vue, mes ressentis. J’ai aussi peur d’oublier beaucoup de choses en chemin.

Ayant enchaîné tous les épisodes, je n’ai pas un attachement aussi fort que les fans qui ont suivi son évolution depuis 2007, ce qui me donne aussi plus de recul pour voir les défauts. Contrairement à une série comme Scrubs que j’ai vu évoluer et se terminer, et où j’ai donc beaucoup plus de mal à rester objectif.

 

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On va commencer par lister les défauts de la série:

Les dernières saisons 4 et 5 sont un peu plus décousues (retour de Shaw, Quinn le boss final peu convaincant), on a une sensation de flottement, freestyle, et l’enchaînement de grands méchants (Fulcrum, The Ring, Volkoff) depuis le début de la série est un peu répétitif et lassant. On l’a compris, l’Intersect est génial, tout le monde le veut.

Ellie et Devon sont pour moi les personnages les moins bien écrits, pour des docteurs, ils sont incroyablement idiots, et il a beau être Awesome, y a un je-ne-sais-quoi qui fait que je le trouve fade et transparent.
Ellie a des instants assez insupportables et certains épisodes où Gift Shop Girl a des prestations peu convaincantes. Lester a aussi eu ses passages énervants.

Mais la série n’a jamais opéré de statu quo et s’est remise en question a plusieurs reprises:

Par exemple avec le personnage de Morgan, une bonne évolution, dans les 3-4 premiers épisodes je le trouvais trop présent et trop looser, pique-assiette. Mais je dois dire que dans l’ensemble en termes d’évolutions de personnages et de remises en question des scénaristes, c’est assez fort.
J’avais l’impression que l’on m’écoutait : « pff il me saoule là ce perso », et 2-3 épisodes plus tard, le problème était réglé. Ça a été le cas avec Ellie, Devon et Morgan donc, mais aussi avec Lester, la mère de Chuck et le Buy More. D’une manière générale, moins je vois ce qu’il s’y passe, plus je vais apprécier l’épisode. Ces passages dans le magasin, façon Skit, histoire B cassent le rythme des épisodes, et nuisent à la qualité scénaristique globale, car c’est beaucoup moins fin, mais ça se calme dans les saisons 4 et 5 et l’évolution tardive de Jeff m’a bien plu.

En termes de personnages, on a aussi beaucoup de guest stars qui font plaisir à voir :

Tony Hale, Buster dans Arrested Development
Scott Bakula, Monsieur Code Quantum dans le rôle du père de Chuck
Timothy Dalton, James Bond
CS Lee, Masuka de Dexter
Kristin Kreuk, Lana Lang dans Smallville
Chevy Chase, monsieur Pierce Hawthorne dans Community mais plus connu pour sa carrière au SNL
Toujours côté Community, on retrouve Danny Pudi en « Lester Bis » avec un passage-éclair/dédidace de Shirley (Yvette Nicole Brown)
Y a aussi Nicole Richie mais c’est moins intéressant.

Mais aussi Dominic Monaghan, Carrie-Anne Moss, la liste est longue et les visages connus sont nombreux –> Guests dans Chuck

 

Bartowski, Walker & Casey: Dream-Team

Là où je vois un sans-faute, c’est dans le trio principal, l’évolution des trois protagonistes est remarquable et constante, ça ne fait pas tache, il n’y a pas de réel gap, Sarah et Casey se Chuckisent et Chuck se professionnalise, mûrit.  Je vois d’ailleurs un parallèle avec Luke Skywalker : Les cheveux de Chuck plus courts d’une saison à une autre vs les tenues de Luke qui deviennent de plus en plus foncées entre l’épisode IV et VI. On retrouve d’ailleurs Mark Hamill dans le premier épisode de la saison 5, mais y a pas de lien.

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Chuck vs Short Hair (S1–>S5)Luke, du blanc au noir

Luke, du blanc au noir

Si c’est si bien, pourquoi alors n’avais-je jamais regardé Chuck ? J’ai vraiment commencé à être un gros consommateur de séries en 2009-10, et j’ai donc rattrapé mon retard sur les « classiques » (How I Met Your Mother en 2009, Breaking Bad et Big Bang Theory en 2010, Dexter en 2011…) et d’autres séries qui me tentaient plus que « un nerd qui travaille pour la CIA …». La série aurait commencé plus tard, genre mid-season 2010-11, c’eut été parfait et j‘aurais surement fait partie des aficionados de la première heure.

Alors au moment de m’y attaquer, je m’attends à de l’espionnage, du loufoque, et à me poiler. Le résultat est différent : en 91 épisodes, j’ai beaucoup souri, mais j’ai très peu ri, car ce n’est pas vraiment le type d’humour qui se prête à l’éclat de rire, c’est assez fin. Ce n’est pas un drama, mais ce n’est pas une comedy non plus, c’est à mi-chemin, mais c’est surtout un mélange des genres, et là où la série frappe le plus fort, c’est avec le duo Bartowski/Walker, Levi/Strahovski. Je ne sais pas si c’est lié à l’écriture, à la direction des acteurs, au talent naturel des deux ou tout simplement à une alchimie qui se crée. Mais j‘ai tout simplement été époustouflé et ce faux-couple puis vrai couple qui m’a pris par surprise à plusieurs reprises et a réussi à me tirer quelques larmes. Oui, nous sommes dans un environnement surréaliste sci-fi, espionnage, action, comédie, mais leur histoire d’amour est authentique, et surtout magnifique et je trouve que cela fait la force de la série et cela permet aussi d’élargir la cible des viewers. Buddy TV l’a classée N 16 dans son top 50 des meilleures loves story de la derniere decennie a la TV, juste devant Booth et Brennan de Bones ; Lily et Marshall (HIMYM) sont 10eme, Leslie et Ben (Parks and Rec ) sont 11e pour l’info. Mais à mes yeux, ils méritent la première place. Si en termes d’intrigue autour de l’Intersect, cela commençait à s’essouffler sérieusement et à tourner en rond, l’évolution de leur relation pouvait encore nourrir une à deux saisons, autour de la grossesse, et des premiers mois de Stephen Jr (oui pourquoi pas).

Car c’est surtout cette course vers Sarah Walker qui m’a tenu en haleine. Chuck est un monsieur tout-le-monde d’un certain point de vue, on se met facilement à sa place et on a envie qu’il arrive à ses fins (bien intentionnées évidemment, Monsieur est un gentleman). De plus Strahovski crève l’écran et est superbe dans son charme froid assassin combiné à ses uniformes de missions, de couvertures ou ses robes de soirée. De l’autre côté, nous avons Zachary Levi, profondément bon et humain dans son personnage qui parvient a adoucir deux espions aux carapaces bien épaisses  Mais malheureusement, là où je trouve que la série décline arrive à mi-série, au moment où ils sont ensemble et « pour de bon » dans le train-couchettes entre Paris et Zurich S03E14 Chuck vs the Honeymooners (btw, j’adorerais monter dans ce charmant train), bien qu’il y ait encore des méchants à combattre, la mission la plus difficile, la plus passionnante et la plus longue de Chuck vient de s’achever et le charme de la série en prend un coup, la suite est je trouve très prévisible et plus répétitive (retour de Shaw en fin de saison 3, les multiples « Chuck what are you doing here » de maman Chuck, qui double, triple, quadruple-cross son fils, c’est assez usant, agent X j’ai deviné assez vite son identité… etc), mais le plaisir reste intact quand il s’agit de regarder les épisodes suivants.
Evolution du personnage oblige, Chuck n’est plus un citoyen lambda et même lorsqu’il est Intersect-free, il demeure un excellent agent, c’est désormais plus dur de s’identifier à lui, de s’intéresser à la suite de ses aventures avec la même passion, et surtout, je n’ai pas envie de m’identifier a Grimes, même si nous sommes barbus tous les deux.

Malgré ses défauts, cette mayonnaise assez unique a bien pris, la production n’a pas dû être facile tous les jours avec une première annulation qui avait laissé les fans sur leur fin à la fin de la saison 2 avec un des gimmicks de la série: « Guys, I know Kung-Fu ». Avec ce parcours mouvementé et une fin sur le Friday Night Death Slot, on peut dire que le résultat final de l’ensemble est excellent. Une 6eme saison aurait surement été de trop comme je l’ai expliqué plus haut, mais néanmoins j’attendais plus de ce series finale, ayant eu la larme à l’œil plusieurs fois auparavant, je m’attendais à plus d’émotion, il y a beaucoup de clins d’œil au pilot et à l’ensemble de la série dans ces adieux mais j’attendais autre chose que ce clap de fin, on s’imagine bien que tout va s’arranger et donc que c’est au spectateur de se faire une idée de ce qui se passera, j’aurais préféré le voir de mes propres yeux, un peu à l’image de la fin de Scrubs.

J’ai eu beau regarder l’ensemble de la série en seulement 10 jours, j’ai quand même ce sentiment étrange et désagréable du « y a plus de nouveaux épisodes et il n’y en aura plus jamais », je me suis attaché à ces personnages en un temps record et je reconnais encore une fois que l’écriture couplée à l’interprétation de la Team Bartowski rend cette série remarquable. Deviendra-t-elle culte ? Elle a une bonne base d’hardcore fans et peut plaire à un grand nombre, sauf peut-être à ceux qui n’aiment pas Subway (oui le placement de produit Footlong, BLT, Chicken Teriyaki est matraqué pendant toute la série, mais bon, ça fait du budget en plus).
Je regarderais sans aucun doute à nouveau cette série, la question c’est de savoir quand, mais si la qualité des séries n’évolue pas positivement par rapport à ce début 2012-13, ce sera plus tôt que je le pense.

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Cette entrée a été publiée le 9 décembre 2012 par dans Bilans, Critiques, et est taguée , , , .